Il est des plats qui traversent les âges sans jamais prendre une ride, des recettes qui portent en elles la chaleur du foyer et le souvenir des tablées familiales. La soupe aux pois cassés et pommes de terre fait incontestablement partie de ce panthéon culinaire. Loin des projecteurs de la haute gastronomie, elle incarne une cuisine du cœur, simple, généreuse et profondément réconfortante. C’est un véritable câlin dans une assiette.
Aujourd’hui, nous allons redécouvrir ensemble ce classique, non pas comme une simple recette de grand-mère, mais comme une toile vierge sur laquelle vous pourrez exprimer votre propre créativité. Je vous guiderai pas à pas, avec des conseils de chef, pour transformer ces ingrédients modestes en un velouté onctueux et savoureux qui saura réchauffer les corps et les esprits lors des journées les plus grises. Oubliez les soupes en brique et préparez-vous à créer un chef-d’œuvre de simplicité.
25 minutes
90 minutes
facile
€
Ingrédients
Ustensiles
Préparation
Étape 1
La première étape est cruciale pour la digestibilité et la texture de votre soupe : le rinçage des pois cassés. Versez vos 500 grammes de pois cassés secs dans une passoire fine. Passez-les sous un filet d’eau froide en remuant délicatement avec la main. Cette action permet de retirer les impuretés mais aussi l’excès d’amidon qui pourrait rendre la soupe pâteuse. Continuez jusqu’à ce que l’eau qui s’écoule soit bien claire. Laissez-les ensuite s’égoutter tranquillement pendant que vous préparez le reste des ingrédients. N’ayez crainte, cette étape ne prend que deux minutes mais elle fait toute la différence.
Étape 2
Munissez-vous de votre cocotte en fonte, l’alliée parfaite pour les cuissons longues et douces. Versez-y deux cuillères à soupe d’huile d’olive et faites-la chauffer à feu moyen. Ajoutez les flocons d’oignon déshydraté. Nous allons les faire suer, un terme de chef qui signifie simplement les cuire doucement sans coloration pour qu’ils libèrent toute leur saveur et leur sucre naturel. Remuez avec une cuillère en bois pendant une minute ou deux. Ajoutez ensuite les rondelles de carottes en conserve, préalablement égouttées. Poursuivez la cuisson douce pendant environ cinq minutes en remuant de temps en temps. Cette base aromatique est le fondement du goût de votre future soupe.
Étape 3
Il est temps d’accueillir les stars de la recette. Versez les pois cassés bien égouttés dans la cocotte. Remuez pour bien les enrober des saveurs de l’oignon et des carottes. Ajoutez ensuite les pommes de terre en conserve, que vous aurez également pris soin d’égoutter. Couvrez généreusement le tout avec environ 1,5 litre d’eau froide. L’eau doit dépasser les légumes d’au moins trois à quatre centimètres. Émiettez les deux cubes de bouillon de légumes directement dans la cocotte. Ajoutez la feuille de laurier et la cuillère à café de thym séché. Ne salez pas tout de suite : les pois cassés cuisent mieux sans sel et le bouillon est déjà salé. Nous ajusterons l’assaisonnement à la fin.
Étape 4
Portez le mélange à ébullition à feu vif. Dès que vous voyez de grosses bulles apparaître, baissez immédiatement le feu au minimum. La soupe doit maintenant frémir, c’est-à-dire cuire très doucement avec juste quelques petites bulles qui remontent à la surface. Couvrez la cocotte en laissant une petite ouverture pour que la vapeur s’échappe. C’est le début d’une longue et patiente attente. Laissez cuire ainsi pendant au moins 1 heure et 30 minutes. Remuez de temps en temps pour éviter que le fond n’attache. Vous saurez que c’est prêt lorsque les pois cassés seront tendres et commenceront à se défaire d’eux-mêmes.
Étape 5
Une fois la cuisson terminée, retirez la cocotte du feu. N’oubliez pas de repêcher et de jeter la feuille de laurier, qui a déjà donné tout son parfum. C’est maintenant que le mixeur plongeant entre en scène. Plongez-le directement dans la cocotte et mixez la soupe par impulsions. Soyez patient, cela peut prendre quelques minutes. Continuez jusqu’à obtenir une texture parfaitement lisse et veloutée. Si vous trouvez la soupe trop épaisse à votre goût, n’hésitez pas à rajouter un peu d’eau chaude ou de bouillon jusqu’à la consistance désirée.
Étape 6
Votre soupe est presque prête. C’est le moment de la goûter et de procéder à l’assaisonnement final, que les chefs appellent la rectification. Salez avec parcimonie, goûtez, puis ajustez si nécessaire. Ajoutez une bonne dose de poivre noir fraîchement moulu et la fameuse pincée de noix de muscade moulue. Cette dernière est une astuce de chef pour réveiller les saveurs des légumes racines et des légumineuses. Pour une touche de gourmandise et d’onctuosité supplémentaire, vous pouvez incorporer quelques cuillères de crème de soja hors du feu. Mélangez bien une dernière fois. Votre chef-d’œuvre est prêt à être servi.
Mon astuce de chef
Pour apporter une dimension plus complexe et une chaleur inattendue à votre soupe, osez ajouter une demi-cuillère à café de cumin en poudre en même temps que le thym et le laurier. Cette épice se marie à merveille avec les pois cassés et la carotte, offrant une note légèrement terreuse et envoûtante qui surprendra agréablement vos convives.
Accords mets et vins
Cette soupe humble mais savoureuse s’accorde parfaitement avec des boissons qui respectent sa délicatesse. Optez pour un vin blanc sec et léger d’Alsace, comme un Pinot Blanc, dont la fraîcheur et les notes fruitées contrasteront joliment avec le côté onctueux du plat. Si vous préférez le rouge, un Beaujolais-Villages ou un Gamay de Loire, servis légèrement frais, apporteront leur fruité croquant sans dominer la soupe. Pour les amateurs de bière, une bière blonde de type Ale, avec ses notes céréalières et sa faible amertume, sera une compagne de choix.
En savoir plus sur la soupe de pois cassés
La soupe de pois cassés est un plat emblématique de la cuisine populaire européenne, dont les origines remontent à l’Antiquité. Grecs et Romains cultivaient déjà les pois secs pour leur longue conservation et leur haute valeur nutritive. Au Moyen Âge, elle devient un pilier de l’alimentation, notamment pendant le Carême, car elle est nourrissante et ne contient pas de viande. Chaque pays a développé sa propre version : le snert néerlandais, très épais et garni de saucisse, l’Ärtsoppa suédois, traditionnellement servi le jeudi, ou encore le potage Saint-Germain en France. L’ajout de la pomme de terre est plus tardif, datant du 18ème siècle, mais il a permis de donner à cette soupe sa texture veloutée et son pouvoir réconfortant que nous aimons tant aujourd’hui.
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