30 minutes pour ce gratin de pommes de terre à la cancoillotte, une spécialité franc-comtoise réconfortante

30 minutes pour ce gratin de pommes de terre à la cancoillotte, une spécialité franc-comtoise réconfortante

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Rédigé par Émilie

4 octobre 2025

Au cœur de la Franche-Comté, terre de caractère et de traditions culinaires robustes, naissent des plats qui réchauffent le corps et l’âme. Loin des recettes complexes et des techniques intimidantes, la cuisine comtoise célèbre le produit, l’authenticité et la convivialité. Aujourd’hui, nous vous invitons à un voyage express au sein de ce terroir généreux avec une recette emblématique revisitée pour les cuisiniers pressés : le gratin de pommes de terre à la cancoillotte. En trente minutes à peine, préparez-vous à transformer quelques ingrédients simples en une cascade de saveurs onctueuses et réconfortantes.

Ce plat est une ode à la simplicité gourmande. Il met en scène la star incontestée de la région : la cancoillotte. Ce fromage à la texture unique, fluide et nappante, est un trésor gastronomique souvent méconnu. Oubliez les gratins secs ou les sauces béchamel laborieuses. Ici, la cancoillotte fait tout le travail, enrobant délicatement les tendres pommes de terre d’un voile parfumé à l’ail. C’est la promesse d’un plat rustique, sans prétention, mais d’une efficacité redoutable pour combler les appétits et rassembler la famille autour de la table. Enfilez votre tablier, nous partons pour un moment de pur réconfort.

10 minutes

 

20 minutes

facile

Ingrédients

personnes +

 

Préparation

Étape 1

Commencez par préparer votre espace de travail, car tout va aller très vite. Allumez le gril de votre four et positionnez une grille à mi-hauteur. L’idée est de gratiner rapidement la surface sans surcuire les pommes de terre qui sont déjà fondantes. Prenez votre plat à gratin, d’une taille suffisante pour accueillir tous les ingrédients sans que cela ne déborde. Ouvrez votre bocal ou votre conserve de pommes de terre et égouttez-les soigneusement dans une passoire. Il est important de retirer un maximum d’eau pour que le gratin ne soit pas détrempé. Vous pouvez même les tamponner délicatement avec du papier absorbant.

Étape 2

Dans une petite casserole, versez le pot entier de cancoillotte. Mettez-la à chauffer sur un feu très doux. La cancoillotte est un fromage délicat qui ne doit jamais bouillir, au risque de voir sa texture se dissocier. Votre mission est de la réchauffer doucement, de la rendre encore plus liquide et soyeuse. C’est le moment d’ajouter les 5 centilitres de vin blanc du Jura. Ne vous inquiétez pas, l’alcool s’évaporera, ne laissant que ses arômes fruités et sa légère acidité qui viendront équilibrer la richesse du fromage. Remuez constamment avec une cuillère en bois ou une spatule en décrivant des huit dans le fond de la casserole. Ce mouvement assure une chauffe homogène.

Étape 3

Une fois la cancoillotte bien lisse et chaude, incorporez la cuillère à café d’ail en poudre et la pincée de noix de muscade. Donnez quelques tours de moulin à poivre. Goûtez la sauce. La cancoillotte étant déjà salée, il n’est souvent pas nécessaire d’ajouter du sel, mais ajustez selon votre goût personnel. Continuez de remuer quelques instants pour que tous les parfums se mélangent harmonieusement. Votre sauce est prête : elle doit être nappante, c’est-à-dire qu’elle doit enrober le dos de votre cuillère d’un film opaque et onctueux.

Étape 4

Passons maintenant au montage, la partie la plus satisfaisante. Disposez les rondelles de pommes de terre égouttées dans le fond de votre plat à gratin. Vous pouvez les ranger joliment en les faisant se chevaucher comme les tuiles d’un toit, ou simplement les répartir de manière uniforme pour un style plus rustique. L’important est de créer une couche régulière. Versez ensuite la sauce chaude à la cancoillotte sur toute la surface des pommes de terre. Aidez-vous de votre spatule pour bien la répartir, en veillant à ce que chaque recoin du plat soit généreusement couvert. Le fromage va s’infiltrer entre les rondelles, promesse d’un cœur fondant.

Étape 5

Pour la touche finale qui fait toute la différence, saupoudrez uniformément les deux cuillères à soupe de chapelure sur le dessus du gratin. C’est ce qui va créer cette délicieuse croûte dorée et croustillante que tout le monde adore. Enfournez immédiatement votre plat sous le gril chaud pour une durée de 15 à 20 minutes. Surveillez attentivement la cuisson : le gratin est prêt lorsque la surface est joliment dorée et que de petites bulles apparaissent sur les bords. Servez immédiatement, bien chaud et bouillonnant, pour profiter de tout son fondant.

Émilie

Mon astuce de chef

Pour une version encore plus gourmande et complète, vous pouvez glisser entre les couches de pommes de terre des dés de jambon fumé du Haut-Doubs ou des rondelles de saucisse de Morteau préalablement cuite. Ces charcuteries régionales se marient à la perfection avec la cancoillotte et apporteront une saveur fumée profonde et réconfortante à votre gratin. Pensez simplement à couper la charcuterie en petits morceaux pour une répartition homogène dans le plat.

L’accord régional, une évidence 

Pour accompagner ce plat au caractère bien trempé, rien ne vaut un retour aux sources. L’adage dit souvent que les mets et les vins d’une même région sont faits pour s’entendre, et c’est particulièrement vrai ici. Optez sans hésiter pour un vin blanc sec du Jura, le même que celui utilisé dans la recette si possible. Un Arbois, qu’il soit issu du cépage Chardonnay ou du Savagnin, sera un compagnon idéal. Sa vivacité, sa fraîcheur et ses notes minérales, parfois accompagnées d’arômes de noix et de pomme verte, apporteront un contrepoint parfait à la richesse et à l’onctuosité de la cancoillotte. Le vin viendra nettoyer le palais et alléger l’ensemble, rendant chaque bouchée aussi savoureuse que la première. Servez-le frais, mais non glacé, autour de 10-12°C, pour laisser ses arômes s’exprimer pleinement. 

La cancoillotte, ce trésor comtois issu de l’ingéniosité, est un fromage à pâte fondue qui ne ressemble à aucun autre. Son histoire est celle de la paysannerie franc-comtoise, une cuisine de l’économie où rien ne se perd. Elle est fabriquée à partir de metton, qui est du lait de vache écrémé, caillé puis affiné. Ce metton, une fois émietté, est fondu doucement avec un peu d’eau ou de lait, du beurre et des assaisonnements comme du sel et de l’ail. Le résultat est un fromage très pauvre en matières grasses (entre 2% et 8% seulement), mais incroyablement riche en goût et doté d’une texture fluide unique, presque liquide à température ambiante. Son nom viendrait du latin concoctum lactem, signifiant « lait cuit ». C’est donc bien plus qu’un simple fromage : c’est un morceau du patrimoine et de l’ingéniosité de toute une région.

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Émilie

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