Le secret d'un risotto aux asperges bien crémeux, c'est d'utiliser l'eau de cuisson des asperges pour le bouillon

Le secret d’un risotto aux asperges bien crémeux, c’est d’utiliser l’eau de cuisson des asperges pour le bouillon

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Rédigé par Émilie

31 octobre 2025

Le printemps s’installe doucement, et avec lui, le retour tant attendu des produits frais et délicats sur les étals de nos marchés. Parmi eux, une reine incontestée se distingue par sa silhouette élancée et sa saveur subtile : l’asperge. La transformer en un risotto crémeux et parfumé est un classique de la cuisine italienne, un plat qui réconforte l’âme et éveille les papilles. Mais comment passer d’un bon risotto à un risotto exceptionnel, de ceux dont on se souvient longtemps ?

Le secret, souvent gardé par les chefs, ne réside ni dans une épice rare ni dans un tour de main inaccessible. Il se cache dans l’évidence même, dans l’art de ne rien gaspiller et de sublimer le produit dans son intégralité. Aujourd’hui, nous allons vous dévoiler comment transformer un simple plat en une véritable expérience gustative : le secret d’un risotto aux asperges inoubliable, c’est d’utiliser l’eau de cuisson des asperges pour réaliser le bouillon. C’est cette astuce qui va infuser chaque grain de riz d’un parfum végétal intense et donner à votre plat une profondeur de goût incomparable. Oubliez les cubes de bouillon industriels, nous allons créer un nectar maison qui fera toute la différence. Suivez le guide, pas à pas, pour devenir le maestro du risotto.

25 minutes

30 minutes

moyen

€€

Ingrédients

personnes +

Ustensiles

Préparation

Étape 1

Commençons par la star du jour : les asperges. Lavez-les délicatement sous l’eau froide. L’étape suivante est cruciale. Tenez une asperge avec vos deux mains et pliez-la doucement. Elle se cassera naturellement à l’endroit précis où la partie tendre commence et la partie dure et fibreuse se termine. Conservez précieusement ces queues plus dures. Coupez ensuite les têtes des asperges sur environ 3 centimètres et réservez-les. Taillez le reste des tiges tendres en petits tronçons d’un centimètre. Dans une casserole, placez les queues dures et les tronçons de tiges (pas les têtes !), couvrez généreusement d’eau froide (environ 1,5 litre) et salez légèrement. Portez à ébullition et laissez frémir pendant 20 minutes. Pendant ce temps, faites blanchir les têtes d’asperges dans une petite casserole d’eau bouillante salée pendant 2 à 3 minutes pour qu’elles restent croquantes, puis plongez-les dans un bol d’eau glacée pour fixer leur belle couleur verte. Égouttez-les et réservez. Une fois le bouillon prêt, filtrez-le à l’aide d’une passoire fine pour ne garder que le liquide parfumé. Jetez les queues. Maintenez ce précieux bouillon au chaud sur feu très doux. C’est lui qui va nourrir notre risotto.

Étape 2

Dans votre casserole à fond épais, faites chauffer l’huile d’olive et une petite noix de beurre (environ 20 grammes). Pendant ce temps, ciselez très finement l’oignon et la gousse d’ail que vous aurez préalablement dégermée. Faites-les revenir à feu doux dans la matière grasse. C’est ce qu’on appelle en Italie le soffritto : la base aromatique qui va donner toute sa saveur au plat. Il ne doit surtout pas colorer, mais devenir translucide et fondant. Cette opération demande de la patience, environ 10 minutes, en remuant de temps en temps. C’est le socle sur lequel nous allons construire notre édifice de saveurs.

Étape 3

Une fois le soffritto parfait, augmentez légèrement le feu et versez le riz en une seule fois. Remuez constamment avec une cuillère en bois pendant environ deux minutes. C’est l’étape de la tostatura, ou torréfaction. Les grains de riz vont devenir légèrement translucides sur les bords et émettre un petit crépitement. Cette étape est fondamentale : elle permet au grain de riz de mieux résister à la cuisson et de libérer son amidon plus progressivement, garantissant ainsi le crémeux final sans pour autant finir en bouillie. Chaque grain est comme scellé, prêt à absorber le bouillon.

Étape 4

Il est temps de déglacer. Versez le vin blanc sec d’un seul coup. Vous entendrez un grésillement satisfaisant et une belle vapeur parfumée s’échappera de la casserole. Remuez sans cesse jusqu’à ce que le vin soit complètement évaporé et que l’odeur d’alcool ait disparu. Le riz a maintenant soif et est prêt à recevoir la première louche de notre bouillon d’asperges maison. Ce choc thermique va aider à la libération de l’amidon.

Étape 5

Baissez le feu à un niveau moyen-doux. Le risotto doit cuire en frémissant doucement, jamais à gros bouillons. Ajoutez une première louche de bouillon chaud, juste assez pour couvrir le riz. Remuez très délicatement et régulièrement. Attendez que le liquide soit presque entièrement absorbé avant d’ajouter la louche suivante. Répétez cette opération pendant environ 18 minutes. Le mouvement constant permet aux grains de se frotter les uns contre les autres, libérant l’amidon qui va créer cette sauce crémeuse si caractéristique. Goûtez le riz vers la fin de la cuisson. Il doit être al dente : cuit mais encore légèrement ferme sous la dent. Si vous manquez de bouillon d’asperges, vous pouvez compléter avec un peu d’eau chaude.

Étape 6

Le moment le plus magique est arrivé : la mantecatura. Hors du feu, ajoutez le reste du beurre bien froid, coupé en petits dés, ainsi que le parmesan fraîchement râpé. Remuez très énergiquement avec votre cuillère pendant une minute. Ce geste va créer une émulsion parfaite entre l’amidon du riz, le gras du beurre et le fromage, donnant à votre risotto une texture incroyablement onctueuse et brillante. Incorporez délicatement les têtes d’asperges que vous aviez réservées. Goûtez et rectifiez l’assaisonnement en sel et en poivre noir du moulin. Couvrez la casserole et laissez reposer une à deux minutes avant de servir. Cette pause permet aux saveurs de s’harmoniser.

Émilie

Mon astuce de chef

Pour une mantecatura encore plus réussie, le beurre doit être impérativement très froid. Le choc thermique entre le risotto chaud et le beurre glacé crée une émulsion plus stable et plus brillante. C’est un détail qui change tout et qui vous rapprochera de la texture des risottos servis dans les grands restaurants italiens.

L’accord parfait : quel vin pour sublimer le risotto ?

L’asperge est un légume délicat mais avec un caractère végétal bien marqué, parfois difficile à associer. Pour accompagner ce risotto, il faut un vin blanc sec, vif et aromatique. L’acidité du vin viendra trancher avec le gras du beurre et du parmesan, tandis que ses arômes compléteront la saveur de l’asperge sans l’écraser.

Nous vous conseillons un Sauvignon Blanc de la vallée de la Loire, comme un Sancerre ou un Pouilly-Fumé, dont les notes d’agrumes et de buis feront merveille. Côté Italie, pour rester dans le thème, un Soave Classico de Vénétie ou un Pinot Grigio du Frioul, avec leur fraîcheur et leur minéralité, seront des compagnons de table idéaux.

Un plat, une histoire : aux origines du risottoLe risotto est l’emblème de la cuisine du nord de l’Italie, et plus particulièrement de la Lombardie et du Piémont. Son histoire est intimement liée à celle de la culture du riz dans la plaine du Pô, introduite par les Arabes en Sicile au Moyen Âge avant de remonter vers le nord. Contrairement aux pâtes, symbole du sud, le riz est devenu l’aliment de base des régions septentrionales. La légende raconte que le fameux risotto alla milanese, coloré au safran, serait né au XVIe siècle lors du mariage de la fille d’un maître verrier qui utilisait le safran pour teinter ses vitraux. Le plat que nous connaissons aujourd’hui, avec sa cuisson lente par absorption de bouillon et sa liaison crémeuse, s’est perfectionné au fil des siècles pour devenir un monument de la gastronomie mondiale, un plat simple en apparence mais qui demande technique et amour du produit.

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Émilie

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