Dans le tourbillon incessant de nos vies modernes, la question revient, lancinante, chaque soir : que manger ? Comment concilier le désir d’un plat savoureux, réconfortant et fait maison avec le peu de temps dont nous disposons ? La tentation de céder aux sirènes de la facilité est grande, mais la solution existe. Elle tient en une seule poêle et promet une évasion gustative en moins d’une demi-heure. Imaginez un plat unique, vibrant de couleurs et de saveurs, qui embaume votre cuisine d’un parfum d’Espagne ensoleillée. C’est la promesse de notre poêlée de pommes de terre, poivrons et chorizo. Un trio gagnant qui allie la douceur de la pomme de terre, le fondant du poivron confit et le caractère bien trempé du chorizo. Plus qu’une simple recette, c’est un manifeste pour une cuisine du quotidien décomplexée, rapide et terriblement gourmande. Oubliez la vaisselle qui s’accumule et les préparatifs interminables. Ici, tout se joue dans la simplicité et l’efficacité, pour un résultat qui bluffera vos convives et ravira vos papilles. Enfilez votre tablier, nous partons pour un voyage express au cœur de la péninsule ibérique.
10 minutes
15 minutes
facile
€
Ingrédients
Ustensiles
Préparation
Étape 1
Commencez par la mise en place, ce que les chefs appellent le travail préparatoire. C’est le secret d’une cuisson sereine et sans accroc. Égouttez soigneusement les pommes de terre en conserve dans une passoire et rincez-les délicatement sous un filet d’eau froide pour retirer l’excès d’amidon. Laissez-les bien s’égoutter. Pendant ce temps, occupez-vous des poivrons. Sortez-les du bocal, égouttez-les également et taillez-les en lanières d’environ un centimètre de large. Enfin, le chorizo. Retirez sa peau si nécessaire, puis taillez-le en rondelles d’environ cinq millimètres d’épaisseur. Ne les faites pas trop fines, elles risqueraient de brûler, ni trop épaisses, car elles mettraient plus de temps à libérer leur délicieux gras parfumé.
Étape 2
Dans une grande poêle ou une sauteuse, versez l’huile d’olive et faites-la chauffer sur feu moyen. Lorsque l’huile est chaude mais pas fumante, ajoutez les rondelles de chorizo. L’objectif ici n’est pas de les griller agressivement, mais de les faire suer doucement. Vous allez voir, c’est magique : le chorizo va commencer à rendre sa graisse, c’est-à-dire libérer son gras naturel, qui est d’une magnifique couleur rouge et incroyablement parfumé grâce au pimentón qu’il contient. Laissez cuire environ 3 à 4 minutes en remuant de temps en temps, jusqu’à ce que les rondelles soient légèrement croustillantes sur les bords.
Étape 3
Une fois le chorizo bien coloré, ne le retirez pas ! C’est sa graisse qui va servir de matière grasse pour la suite de la cuisson et parfumer tous les autres ingrédients. Baissez légèrement le feu et ajoutez les flocons d’oignon déshydraté et l’ail en poudre. Remuez constamment pendant une minute. Cette étape est cruciale et rapide. Les épices déshydratées peuvent brûler vite, ce qui donnerait un goût amer au plat. Le but est simplement de les torréfier légèrement pour réveiller tous leurs arômes. Ils vont s’imbiber du gras du chorizo, créant ainsi une base de saveur exceptionnelle.
Étape 4
Il est temps d’accueillir les acteurs principaux. Ajoutez les pommes de terre bien égouttées dans la poêle. Augmentez le feu à moyen-vif et faites-les dorer pendant environ 5 à 7 minutes. Soyez patient et ne les remuez pas sans arrêt. Laissez-les prendre une belle couleur dorée sur une face avant de les retourner délicatement avec une spatule. C’est ce contact direct avec la poêle chaude qui va créer une texture légèrement croustillante à l’extérieur tout en gardant un cœur fondant. Une fois les pommes de terre bien dorées, ajoutez les lanières de poivrons grillés. Poursuivez la cuisson 2 minutes, juste le temps de les réchauffer et de les enrober de toutes les saveurs présentes dans la poêle.
Étape 5
Coupez le feu. C’est une étape très importante. C’est seulement maintenant que vous allez ajouter le pimentón de la Vera fumé. Pourquoi à la fin et hors du feu ? Parce que cette épice merveilleuse est fragile. Si elle est exposée à une chaleur trop vive, elle développe une amertume désagréable. En l’ajoutant sur la chaleur résiduelle de la poêle, vous lui permettez de libérer tout son parfum fumé sans aucun risque. Saupoudrez uniformément, puis ajoutez le persil séché, une pincée de sel et un tour de moulin à poivre. Goûtez et rectifiez l’assaisonnement si nécessaire, mais attention, le chorizo est déjà salé. Mélangez une dernière fois très délicatement pour ne pas briser les pommes de terre. Votre plat est prêt à être servi, fumant et parfumé.
Mon astuce de chef
Pour transformer ce plat unique en un repas encore plus complet et gourmand, n’hésitez pas à creuser quatre petits puits dans la poêlée en fin de cuisson. Cassez un œuf dans chaque puits, couvrez la poêle et laissez cuire 2 à 3 minutes, jusqu’à ce que le blanc soit pris mais le jaune encore coulant. C’est une version express des fameux ‘huevos a la flamenca’. Vous pouvez aussi, juste avant d’ajouter les pommes de terre, déglacer la poêle avec un trait de vin blanc sec. Déglacer signifie verser un liquide dans une poêle chaude pour dissoudre les sucs de cuisson attachés au fond, ce qui concentre encore plus les saveurs.
Accords mets et vins : un mariage de caractère
Ce plat aux saveurs espagnoles affirmées appelle un vin qui a du répondant. Pour rester dans le thème, un vin rouge espagnol est tout indiqué. Optez pour un Rioja Crianza, avec ses notes de fruits rouges mûrs, de vanille et d’épices douces qui épouseront parfaitement le fumé du pimentón et le piquant du chorizo. Si vous préférez le vin rosé, choisissez un rosé de caractère, comme un Tavel ou un Bandol, dont la structure et la puissance aromatique sauront tenir tête au plat. Enfin, pour les amateurs de bière, une bière ambrée aux notes caramélisées sera une compagne idéale.
Cette poêlée, dans son essence, est un plat emblématique de la cuisine populaire et rurale espagnole. On y retrouve les ingrédients de base qui ont nourri des générations : la pomme de terre, économique et rassasiante, et le chorizo, véritable pilier de la charcuterie ibérique, qui permet de parfumer un plat entier avec une petite quantité. Le ‘pimentón de la Vera’, cette poudre de poivron fumé au bois de chêne, est bien plus qu’une simple épice. C’est une Appellation d’Origine Protégée (AOP) de la région d’Estrémadure, et c’est lui qui donne au chorizo sa couleur et son goût si caractéristiques. Ce plat simple est donc un concentré d’histoire et de terroir, un hommage à une cuisine de partage, conviviale et sans prétention.
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