« J'ai testé le welsh rarebit de ce chef lillois, et c'est le plat au fromage le plus réconfortant que j'ai jamais mangé »

« J’ai testé le welsh rarebit de ce chef lillois, et c’est le plat au fromage le plus réconfortant que j’ai jamais mangé »

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Rédigé par Émilie

8 octobre 2025

Plongée au cœur de Lille, à la découverte d’un plat qui incarne à lui seul la chaleur et la générosité du Nord. Le welsh rarebit, cette institution culinaire à base de fromage et de bière, est bien plus qu’une simple recette. C’est une expérience, un refuge contre la grisaille, un monument de réconfort. J’ai eu l’occasion de goûter à la version d’un chef local, une interprétation qui transcende le plat traditionnel pour atteindre des sommets de gourmandise. Cet article vous emmène dans les coulisses de ce plat mythique, de ses origines à sa réinterprétation magistrale, pour comprendre pourquoi il s’agit, sans l’ombre d’un doute, du plat au fromage le plus réconfortant qui soit.

L’histoire du welsh rarebit

Des origines modestes et un nom surprenant

Contrairement à ce que son adoption nordiste pourrait laisser croire, le welsh rarebit puise ses racines au Pays de Galles. Apparu au cours du XVIIe siècle, son nom original était Welsh rabbit, littéralement « lapin gallois ». Loin d’être une recette à base de gibier, il s’agissait d’une pique ironique des Anglais envers leurs voisins gallois, qu’ils considéraient comme de piètres chasseurs. Faute de viande, les Gallois se seraient contentés de faire fondre du fromage sur du pain. Cette moquerie a donné naissance à un plat emblématique, né de la nécessité et de l’ingéniosité, un plat roboratif et économique pour les familles modestes.

L’adoption par le Nord de la France

Le plat a traversé la Manche pour trouver une terre d’accueil naturelle dans le Nord de la France et en Belgique. Les liens culturels et économiques, notamment autour de l’industrie minière, ont favorisé cet échange culinaire. Le welsh s’est rapidement imposé comme le plat phare des estaminets, ces tavernes conviviales où l’on vient se réchauffer autour d’une bière locale et d’un plat consistant. Il est devenu un symbole de la gastronomie ch’ti, au même titre que la carbonnade flamande ou les moules-frites.

Ce plat, riche de son passé, a su traverser les âges pour être réinterprété par des mains expertes. C’est précisément l’une de ces réinterprétations qui nous intéresse aujourd’hui.

Le chef lillois derrière le welsh

Un artisan du goût et du terroir

Le chef lillois dont il est question est un véritable artisan, un passionné qui place le produit au centre de sa démarche. Pour lui, un plat réussi commence par une sélection intransigeante des matières premières. Il privilégie les circuits courts et les producteurs locaux, convaincu que le terroir du Nord a des trésors à offrir. Sa cuisine est à son image : authentique, généreuse et sans artifices. Il ne cherche pas à dénaturer les classiques, mais à les sublimer en y apportant sa touche personnelle, un équilibre parfait entre respect de la tradition et créativité.

Sa vision du welsh : entre tradition et modernité

Sa vision du welsh est claire : préserver l’âme réconfortante du plat tout en lui conférant une finesse et une texture inoubliables. Il ne s’agit pas simplement de faire fondre du fromage, mais de créer une émulsion parfaite, une crème onctueuse qui nappe le pain sans jamais devenir lourde ou huileuse. Son secret réside dans une quête de l’équilibre parfait entre la puissance du fromage, l’amertume de la bière et le piquant subtil des condiments. Chaque élément est dosé avec une précision d’orfèvre pour une harmonie totale en bouche.

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La vision d’un chef se matérialise avant tout par la qualité et la sélection rigoureuse de ses produits. Découvrons ensemble les composants qui font la singularité de ce welsh d’exception.

Les ingrédients essentiels du welsh

Le choix du fromage : le cœur du plat

Le cœur battant du welsh, c’est le fromage. Ici, pas de compromis : le choix se porte sur un cheddar affiné, souvent d’origine britannique comme le Galloway. L’affinage est crucial, car il permet de développer des arômes complexes et une saveur prononcée qui ne se laisseront pas dominer par la bière. Un bon cheddar pour welsh doit posséder plusieurs qualités :

  • Une excellente capacité à fondre pour obtenir une texture lisse et sans grumeaux.
  • Un goût puissant, à la fois salé et fruité.
  • Une belle couleur orangée qui donnera au plat sa teinte dorée et appétissante.

Certaines variantes locales intègrent du maroilles, mais la version de ce chef reste fidèle au cheddar pour son fondant incomparable.

 

La bière, l’âme du Nord

Si le fromage est le cœur, la bière est l’âme du welsh. Elle apporte cette légère amertume qui vient contrebalancer la richesse du fromage, ainsi que des notes maltées qui complexifient le profil aromatique. Le chef opte pour une bière ambrée ou brune de la région, une bière de caractère qui a du corps. L’alcool s’évapore à la cuisson, ne laissant que les saveurs profondes de la boisson qui imprègnent la crème de fromage et lui donnent toute sa personnalité.

Les autres composantes clés

Un welsh d’exception repose sur l’harmonie de tous ses ingrédients. Voici un aperçu des autres éléments et de leur rôle crucial, selon la vision du chef.

Ingrédient Rôle dans la recette Conseil du chef
Le pain C’est le socle du plat. Il doit être suffisamment dense pour absorber la sauce sans se déliter. Utiliser un pain de campagne à la mie serrée, légèrement rassis et généreusement toasté.
Le jambon Il apporte une touche salée et une texture mâchue qui enrichissent le plat. Choisir un jambon blanc de qualité supérieure, pas trop fin, pour qu’il conserve sa tenue.
La moutarde Elle ajoute du piquant et une acidité qui réveillent les saveurs et coupent le gras. Une moutarde de Dijon forte, badigeonnée directement sur le pain toasté.
La sauce Worcestershire L’ingrédient secret qui apporte une profondeur umami, une saveur complexe et légèrement vinaigrée. Quelques gouttes suffisent pour rehausser l’ensemble sans dominer les autres goûts.

Une fois ces ingrédients d’excellence réunis, la magie opère en cuisine. Le secret ne réside plus seulement dans le choix des produits, mais dans l’art et la manière de les assembler.

La préparation pas à pas

La base : le pain et le jambon

Tout commence par la préparation du support. Une tranche de pain de campagne épaisse est grillée jusqu’à obtenir une coloration dorée et une texture croustillante. Cette étape est essentielle pour que le pain ne se transforme pas en bouillie au contact de la sauce. La tranche est ensuite généreusement tartinée de moutarde forte. Par-dessus, on dépose une belle tranche de jambon blanc qui recouvre toute la surface du pain. L’ensemble est placé dans un plat individuel allant au four, prêt à recevoir la crème de fromage.

La création de la crème de cheddar

C’est l’étape la plus technique. Dans une casserole, le chef fait chauffer la bière à feu doux, sans jamais la porter à ébullition pour ne pas altérer ses arômes. Le cheddar, préalablement râpé, est incorporé progressivement, poignée par poignée, en remuant constamment avec un fouet. La patience est de mise : il faut laisser le fromage fondre complètement avant d’en ajouter davantage. On obtient ainsi une crème lisse, homogène et nappante. C’est à ce moment que sont ajoutées les quelques gouttes de sauce Worcestershire et, parfois, un jaune d’œuf pour lier et enrichir la sauce.

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L’assemblage final et la cuisson

La crème de cheddar encore chaude est généreusement versée sur le pain et le jambon, en veillant à bien recouvrir les bords. Le plat est ensuite passé sous le gril du four pendant quelques minutes. La surveillance est constante : il s’agit d’obtenir une superbe coloration dorée et des bulles qui éclatent en surface, sans pour autant brûler le fromage. Pour la version dite « complète », un œuf au plat est délicatement déposé sur le welsh juste avant de servir.

Maîtriser les étapes est une chose, mais connaître les astuces qui font toute la différence en est une autre. Quelques conseils avisés peuvent transformer votre plat en une véritable réussite.

Conseils pour un welsh parfait

La température, un facteur crucial

La gestion de la température est la clé d’une crème de fromage réussie. Une bière trop chaude risque de faire « trancher » le fromage, c’est-à-dire de séparer sa matière grasse du reste, résultant en une texture huileuse et désagréable. Il faut donc maintenir un feu très doux tout au long de la fonte du fromage. De même, pour la cuisson finale, un gril très chaud mais une cuisson rapide est préférable pour gratiner la surface sans surcuire la crème en dessous.

L’art de la personnalisation

Si la recette classique est un délice, rien n’interdit de l’adapter à ses goûts. Voici quelques pistes pour personnaliser votre welsh :

  • Les épices : Une pincée de paprika fumé, de piment d’Espelette ou de noix de muscade peut ajouter une nouvelle dimension à la crème de fromage.
  • L’ail : Frotter la tranche de pain grillé avec une gousse d’ail avant de la moutarder apporte un parfum subtil et délicieux.
  • Le fromage : Pour une version encore plus locale, osez un mélange de cheddar et de maroilles, mais attention à l’équilibre des saveurs.

 

L’accompagnement idéal

Traditionnellement, le welsh est servi avec une portion de frites fraîches, de préférence cuites à la graisse de bœuf. C’est un duo gourmand et régressif par excellence. Pour apporter une touche de fraîcheur et d’acidité qui viendra équilibrer la richesse du plat, une simple salade verte assaisonnée d’une vinaigrette bien relevée est le compagnon parfait. Côté boisson, une bière blonde ou ambrée de la région s’impose pour un accord parfait.

Armé de cette connaissance approfondie, il est temps de revenir à l’expérience initiale : la dégustation de ce plat emblématique, revisité par le chef lillois.

Mon avis sur ce welsh unique

Une première impression visuelle et olfactive

Le plat arrive à table, bouillonnant encore dans sa cassolette en fonte. La première impression est saisissante. La surface est parfaitement dorée, presque laquée, parsemée de petites cloques caramélisées. Les parfums qui s’en échappent sont enivrants : des notes puissantes de fromage affiné, l’odeur maltée de la bière et le piquant subtil de la moutarde. Visuellement et olfactivement, la promesse de réconfort est déjà tenue.

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L’explosion des saveurs en bouche

La première cuillérée est une révélation. La texture de la crème est d’une onctuosité incomparable, à la fois dense et légère, sans aucune trace de gras. Le goût est complexe : la puissance du cheddar est immédiatement présente, puis viennent l’amertume maîtrisée de la bière et une chaleur persistante due à la moutarde et à la sauce Worcestershire. Le pain, croustillant sur les bords et moelleux au cœur, a absorbé juste ce qu’il faut de sauce. Chaque bouchée est un équilibre subtil entre le fondant, le salé, l’amer et le piquant. C’est une symphonie de saveurs à la fois rustique et incroyablement raffinée.

Pourquoi ce welsh est-il différent ?

Ce qui distingue ce welsh des autres, c’est sa perfection technique au service de la gourmandise. Là où beaucoup de welshs peuvent être lourds ou écœurants, celui-ci est d’une digestibilité surprenante. La qualité des ingrédients est palpable, et l’équilibre des saveurs est si juste qu’il invite à reprendre une cuillère, encore et encore. Ce n’est plus seulement un plat de fromage fondu, c’est une véritable expérience gastronomique qui honore la tradition tout en la portant à un niveau d’excellence rarement atteint.

Le welsh rarebit est bien plus qu’une recette, c’est un morceau du patrimoine culinaire du Nord, un plat qui raconte une histoire de partage et de convivialité. L’interprétation de ce chef lillois démontre qu’un plat simple, lorsqu’il est préparé avec des ingrédients d’exception et une maîtrise technique parfaite, peut procurer une émotion intense. L’équilibre des saveurs, la texture idéale et la générosité du plat en font une expérience inoubliable, confirmant son statut de refuge gourmand ultime.

Émilie

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