Recette de magrets de canard au four

Recette de magrets de canard au four

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Rédigé par Émilie

30 octobre 2025

Longtemps cantonné aux tables des grands restaurants, le magret de canard s’invite désormais dans nos cuisines pour des dîners d’exception. Plat emblématique de la gastronomie du Sud-Ouest, il impressionne par son allure noble et la promesse d’une dégustation riche en saveurs. Pourtant, sa préparation est bien plus simple qu’il n’y paraît. Le secret réside dans une cuisson maîtrisée, un jeu de patience qui transforme une simple pièce de viande en un chef-d’œuvre culinaire. L’enjeu est de taille : obtenir une peau dorée et croustillante à la perfection, tout en préservant une chair rosée, tendre et juteuse à cœur. Oubliez l’appréhension et suivez le guide. Nous allons vous dévoiler, pas à pas, la méthode infaillible pour réussir votre magret de canard au four, accompagné d’une sauce simple et savoureuse qui viendra sublimer le tout. Préparez-vous à épater vos convives et à vous régaler, car ce soir, le chef, c’est vous.

15 minutes

25 minutes

facile

€€

Ingrédients

personnes +

Ustensiles

Préparation

Étape 1

Sortez les magrets du réfrigérateur environ 20 minutes avant de commencer la cuisson. Cette étape permet à la viande de revenir à température ambiante, ce qui garantit une cuisson plus uniforme. Épongez-les soigneusement avec du papier absorbant. Une peau bien sèche est le premier secret d’un croustillant inégalé.

Étape 2

Préparez les magrets en commençant par le côté peau. À l’aide d’un couteau bien aiguisé, pratiquez des incisions en croisillons sur toute la surface de la graisse. C’est ce qu’on appelle quadriller. Attention, la lame ne doit pas atteindre la chair rouge. Ce quadrillage n’est pas seulement esthétique : il aide la graisse à fondre uniformément et permet à la chaleur de mieux pénétrer. Assaisonnez généreusement les deux faces avec de la fleur de sel et du poivre fraîchement moulu. Massez légèrement pour faire adhérer l’assaisonnement.

Étape 3

Déposez les magrets côté peau dans une poêle froide, sans aucune matière grasse. Oui, vous avez bien lu : une poêle froide ! Allumez le feu sur une puissance moyenne. Ce démarrage à froid est essentiel pour permettre à la graisse de fondre doucement, de se liquéfier et de nourrir la peau pour la rendre incroyablement croustillante. Laissez cuire ainsi pendant 8 à 10 minutes. La graisse va fondre abondamment. N’hésitez pas à vider la poêle de l’excédent de graisse en cours de cuisson. Conservez précieusement cette graisse liquide, elle est parfaite pour rôtir des pommes de terre.

Étape 4

Une fois que la peau est bien dorée et croustillante, retournez les magrets. Saisissez le côté chair pendant seulement 1 à 2 minutes. Le but est de simplement marquer la viande, c’est-à-dire de créer une fine croûte qui emprisonnera les sucs à l’intérieur durant la cuisson au four. Pendant ce temps, préchauffez votre four à 180°C (thermostat 6).

Étape 5

Placez les magrets saisis dans un plat allant au four, toujours côté peau vers le haut pour qu’elle conserve son croustillant. Enfournez pour une durée de 5 à 8 minutes. La durée exacte dépend de l’épaisseur de vos magrets et de la cuisson désirée. Pour une cuisson rosée, visez une température à cœur de 52-55°C. Pour une cuisson à point, ce sera plutôt 58-60°C. L’usage d’un thermomètre de cuisson est ici votre meilleur allié pour une précision chirurgicale.

Étape 6

C’est l’étape la plus importante et souvent la plus négligée : le repos. Sortez les magrets du four, déposez-les sur une planche à découper et couvrez-les lâchement d’une feuille de papier d’aluminium. Laissez-les reposer pendant au moins 8 minutes, soit presque aussi longtemps que leur temps de cuisson au four. Ce temps de repos permet aux fibres de la viande de se détendre et aux sucs, qui se sont concentrés au centre sous l’effet de la chaleur, de se répartir à nouveau dans toute la chair. Résultat : une viande incroyablement tendre et juteuse.

Étape 7

Pendant que la viande repose, préparez la sauce. Jetez l’excédent de gras de la poêle de cuisson mais ne la nettoyez pas. Faites-la chauffer à feu moyen et versez le vinaigre balsamique pour déglacer, c’est-à-dire pour dissoudre les sucs caramélisés au fond de la poêle à l’aide d’un liquide. Grattez bien le fond avec une cuillère en bois. Ajoutez ensuite le miel, la pincée de piment d’Espelette et le fond de veau préalablement dilué dans 50 ml d’eau chaude. Laissez la sauce réduire, c’est-à-dire s’épaissir à feu doux, pendant 2 à 3 minutes jusqu’à obtenir une consistance sirupeuse qui nappe le dos d’une cuillère.

Étape 8

Après le temps de repos, procédez à la découpe. Tranchez les magrets en escalopes de 5 à 7 millimètres d’épaisseur. Admirez cette magnifique couleur rosée. Disposez harmonieusement les tranches dans les assiettes et nappez généreusement de votre sauce au miel et au vinaigre balsamique. Servez sans attendre.

Émilie

Mon astuce de chef

Ne jetez jamais la graisse de canard récupérée lors de la cuisson ! Filtrez-la à travers une passoire fine pour retirer les impuretés, puis versez-la dans un bocal en verre. Une fois refroidie, elle se conserve plusieurs semaines au réfrigérateur. C’est un trésor culinaire, idéal pour faire rissoler des pommes de terre qui deviendront les plus croustillantes et savoureuses que vous ayez jamais goûtées. C’est le secret des fameuses pommes de terre sarladaises.

L’accord parfait : quel vin pour sublimer le magret ?

Le magret de canard, avec sa chair puissante et sa texture riche, appelle un vin rouge de caractère pour lui tenir tête. L’accord régional est souvent une valeur sûre. Tournez-vous vers le Sud-Ouest, le berceau du magret. Un Madiran, avec son cépage Tannat, offrira des tanins structurés qui viendront trancher dans le gras du canard, créant un équilibre parfait en bouche. Un Cahors, élaboré à partir du cépage Malbec, apportera des notes de fruits noirs et une belle densité qui épouseront la saveur intense de la viande. Pour un accord plus en souplesse, un Bergerac ou un Pécharmant rouge seront également d’excellents compagnons. Si vous souhaitez sortir des sentiers battus, un Pinot Noir de Bourgogne, plus délicat mais avec une belle acidité, peut créer une alliance surprenante et élégante.

Le saviez-vous ? La distinction entre un magret et un simple filet de canard est fondamentale. Le terme magret, popularisé dans les années 1960 par le grand chef gersois André Daguin, désigne exclusivement le filet d’un canard gras, c’est-à-dire un canard qui a été engraissé pour la production de foie gras. Cette particularité lui confère une chair plus persillée, plus goûteuse et plus tendre que celle d’un filet de canard classique, dit ‘maigre’. C’est donc un produit noble, issu d’un savoir-faire spécifique et emblématique de la culture gastronomique française.

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Émilie

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