Comment faire du haddock ?

Comment faire du haddock ?

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Rédigé par Émilie

12 juillet 2025

Il flotte dans l’air comme un parfum de légende, une couleur orangée presque irréelle et une saveur fumée qui nous transporte instantanément sur les quais brumeux des ports de la mer du Nord. Le haddock, ce n’est pas simplement un poisson ; c’est une invitation au voyage, une promesse de réconfort et d’élégance dans l’assiette. Souvent intimidant par son apparence singulière, il est pourtant d’une simplicité désarmante à cuisiner. Loin des préparations complexes, il ne demande qu’un peu de douceur pour révéler toute la subtilité de sa chair délicate.

Dans les lignes qui suivent, nous allons démystifier ce trésor des mers fumées. Oubliez vos appréhensions, car je vais vous guider, pas à pas, pour réaliser un plat de haddock poché dans les règles de l’art, accompagné d’une sauce onctueuse qui viendra envelopper chaque bouchée. Ensemble, nous allons transformer ce simple filet en un plat signature, digne des plus belles tables, mais avec la facilité d’une recette de tous les jours. Enfilez votre tablier, car votre cuisine est sur le point de s’emplir d’arômes inoubliables.

15 minutes

 

25 minutes

facile

€€

Ingrédients

personnes +

Ustensiles

Préparation

Étape 1

Commencez par préparer le bouillon de pochage, le berceau qui accueillera notre haddock. Dans votre cocotte ou une grande sauteuse, versez le lait et l’eau. Ajoutez les feuilles de laurier et les grains de poivre noir. Portez ce mélange à la limite de l’ébullition sur feu moyen. Vous saurez que le moment est bon lorsque de petites bulles commenceront à se former sur les bords de la cocotte.

Étape 2

Plongez délicatement les filets de haddock dans le liquide frémissant. La peau, si elle est présente, doit être tournée vers le bas. Baissez immédiatement le feu au minimum pour maintenir un très léger frémissement, c’est-à-dire une cuisson très douce sans grosses bulles. Le secret est là : ne jamais faire bouillir le haddock, au risque de le dessécher. Laissez-le pocher ainsi pendant 8 à 10 minutes. La chair doit devenir opaque et se défaire facilement sous la pression d’une fourchette.

Étape 3

Pendant que le poisson cuit, occupez-vous des pommes de terre. Ouvrez la conserve, versez les pommes de terre dans une passoire et rincez-les abondamment sous l’eau froide pour retirer l’excès d’amidon et le liquide de conservation. Laissez-les bien s’égoutter. Vous pouvez les réchauffer doucement à la vapeur ou quelques instants au micro-ondes juste avant de servir.

Étape 4

Une fois le haddock cuit à la perfection, retirez-le avec une écumoire en faisant très attention de ne pas briser les filets. Déposez-les sur une assiette et couvrez-les d’une feuille de papier d’aluminium pour les garder au chaud. Ne jetez surtout pas le précieux liquide de cuisson ! Filtrez-le à l’aide d’une passoire fine pour retirer le laurier et les grains de poivre. Réservez environ 500 millilitres de ce bouillon parfumé.

Étape 5

Il est temps de confectionner la sauce, l’âme de notre plat. Dans une petite casserole, faites fondre le beurre à feu doux. Lorsqu’il est fondu et qu’il commence à chanter, ajoutez la farine en une seule fois. Remuez vivement avec un fouet pendant une minute pour créer ce que l’on appelle un roux, une base de liaison qui doit sentir bon le biscuit. Cette étape est cruciale pour éviter le goût de farine crue.

Étape 6

Versez progressivement, en un mince filet, le bouillon de cuisson filtré sur le roux, tout en fouettant sans cesse pour éviter la formation de grumeaux. La magie va opérer sous vos yeux : la sauce va s’épaissir pour devenir lisse et nappante. Laissez-la cuire à feu très doux pendant 5 minutes en remuant de temps en temps.

Étape 7

Goûtez la sauce avant de l’assaisonner. Le haddock étant déjà salé, il faudra ajuster le sel avec parcimonie. Ajoutez une bonne pincée de noix de muscade moulue et un tour de moulin à poivre. Incorporez enfin le persil séché. Mélangez une dernière fois. Votre sauce veloutée est prête.

Étape 8

Pour le dressage, vous pouvez soit servir les filets entiers, soit les effeuiller en gros pétales. Disposez un lit de pommes de terre chaudes dans chaque assiette creuse, déposez le haddock par-dessus et nappez généreusement, c’est-à-dire recouvrez, le tout de votre sauce crémeuse. Servez immédiatement, car ce plat exprime tout son potentiel lorsqu’il est brûlant.

Émilie

Mon astuce de chef

Le secret d’un haddock réussi réside dans sa cuisson douce. Le liquide ne doit jamais bouillir, mais simplement frémir. C’est ce frémissement qui va cuire le poisson tout en douceur, préservant ainsi sa texture délicate et son moelleux. Surveillez attentivement et retirez le poisson dès qu’il se détache facilement à la fourchette.
Pour une sauce encore plus gourmande et onctueuse, vous pouvez remplacer 100 millilitres du bouillon de cuisson par 100 millilitres de crème liquide entière. Ajoutez-la en toute fin de préparation de la sauce, hors du feu, pour ne pas la faire tourner. Elle apportera une rondeur incomparable à votre plat.

Accords mets et vins

Le caractère fumé et iodé du haddock, adouci par la sauce lactée, appelle un vin blanc à la fois vif et aromatique pour créer un équilibre parfait.

  • L’évidence alsacienne : Un Riesling d’Alsace sec sera un compagnon idéal. Sa droiture, sa minéralité et ses notes d’agrumes trancheront avec le gras de la sauce et souligneront l’élégance du poisson.
  • La tension ligérienne : Optez pour un vin de la vallée de la Loire comme un Sancerre ou un Pouilly-Fumé. Le cépage sauvignon blanc, avec sa vivacité et ses arômes végétaux, apportera une fraîcheur bienvenue qui nettoiera le palais.
  • L’accord surprenant : Pour sortir des sentiers battus, osez un cidre brut de Normandie ou de Bretagne. Ses bulles fines et ses notes de pomme acidulée offriront un contraste saisissant et une belle originalité à votre dégustation. 

En savoir plus sur le haddock

Contrairement à une idée reçue, le haddock n’est pas une espèce de poisson à part entière. Il s’agit en réalité de filets d’églefin, un poisson de la même famille que le cabillaud, qui a été salé, séché puis fumé à froid au bois de hêtre. C’est ce processus qui lui confère sa saveur si caractéristique.

Et sa couleur orangée, d’où vient-elle ? Elle n’est pas naturelle. Les filets sont traditionnellement teintés avec du rocou (ou annatto), un colorant alimentaire naturel issu des graines d’un arbuste d’Amérique tropicale. À l’origine, cette coloration permettait de distinguer les meilleurs fumages, mais elle est aujourd’hui devenue la signature visuelle du haddock. Ce plat, emblématique de la cuisine britannique et du nord de l’Europe, est un pilier de recettes traditionnelles comme le kedgeree indien ou la soupe écossaise Cullen skink.

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Émilie

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